Vous ne savez pas quoi faire de vos pièces rouges ? Utilisez-les dans une des bornes « Centiméo », une entreprise qui se chargera d’en faire bon usage ! Entretien avec son fondateur, Benjamin Dupays.
Quelle est l’activité de Centiméo ?
Centiméo repose sur une idée assez simple. Nous réinsérons dans l’économie les pièces de 1, 2 et 5 centimes d’euros. Nous fabriquons et exploitons des bornes permettant d’acheter des produits de consommation courante avec ces pièces rouges, comme des chewing-gums. Nous récupérons ensuite les petites pièces et nous les amenons aux commerçants qui ont leurs boutiques à proximité de nos bornes. Nous leur fournissons 100 euros en centimes et nous récupérons un chèque de la même somme. On crée de l’emploi et de la valeur avec des pièces que personne n’utilise.
Comment vous est venue cette idée ?
Nous sommes partis de plusieurs constats. D’abord, les consommateurs n’utilisent pas souvent les petites pièces rouges et elles ne servent à rien. Seuls les commerçants se servent de ces centimes pour rendre la monnaie à leurs clients. A cause de cela, près d’un milliard de pièces doivent être frappées chaque année pour alimenter l’économie. Alors même que des dizaines de centimes traînent au fond des porte-monnaie ! Et la création des pièces rouges coûte très cher à l’État et sont frappées à perte. Enfin, je suis numismate et amateur de pièces de monnaie depuis des années. Et je me suis aperçu que les personnes ne se baissent pas pour ramasser les pièces rouges qui sont par terre. Nous voulons donc donner du sens aux centimes !
Vous êtes arrivés en finale du Grand Prix de l’Innovation de la Ville de Paris, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Nous sommes un peu déçus car c’est la deuxième fois que nous sommes en finale. L’an dernier, nous avions bien profité de notre participation au concours puisque nous nous étions rapprochés de la Mairie de Paris. Nous avons pu y installer nos bornes. Ce concours est une référence pour les start-ups de l’écosystème parisien.
Où en est votre développement et quelles sont vos perspectives ?
Depuis le lancement de Centiméo en juillet 2011, nous avons installé 262 bornes. Et nous sommes présents dans 80% des universités d’Ile-de-France. En décembre dernier, nous avons levé 500 000 euros. Cette somme va nous permettre de lancer de nouveaux produits à vendre dans nos bornes. Nous allons aussi « relifter » nos appareils. Pour la suite, nous avons aussi un projet de déploiement de notre concept dans toute la France grâce à notre partenariat avec la SNCF. Nous allons entrer en phase commerciale avec notre autre partenaire francilien, la RATP, et nous allons nous implanter à Bruxelles.